Propos recueillis par Coralie Deido Essoukan de l’Université de Clermont-Auvergne

Bonjour peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Bonjour Coralie, je suis Marcelo Gomez. Je suis né en Colombie, à Pereira, une petite ville de la région du café qui a été élue au patrimoine de l’UNESCO en 2011. J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 12 ans et je garde de très bons souvenirs de mon enfance. Je suis arrivé en France dans les années 2001, à l’époque où il y avait le changement des francs vers l’euro. Puis, j’ai fait mes études ici en management international à l’université. Aujourd’hui je suis un passionné de l’Amérique latine, je m’occupe du magazine El Café Latino.

    Comment est né et pourquoi El Café Latino a vu le jour ?

    C’est une longue histoire, El Café Latino a été une idée de Roman Gomez qui est en fait mon père. Il a eu cette idée en faisant un constat très simple. Il a constaté qu’en France, il n’y avait pas de moyens de communication et de supports qui regroupaient toutes les informations sur l’Amérique latine, l’actualité ou l’histoire. Il a donc décidé de lancer ce magazine en 2011 pour unir toute l’Amérique latine depuis la France. Au début, il s’est associé avec plusieurs personnes : des écrivains, des journalistes, des sociologues, des artistes français et latino-américains pour avoir une opinion et un point de vue et ensuite El Café Latino a vu le jour petit à petit.

    Les démarches ont-elles été compliquées au niveau de la conception et de l’organisation ? 

    A l’époque, le plus simple était de créer une association nous sommes aujourd’hui encore une association. Ça a été une démarche collective. Beaucoup de personnalités se réunissaient à la maison de l’Argentine dans la cité U, à Paris, pour concrétiser le projet. Puis, ça s’est concrétisé avec une version imprimée, et un site web qui est aujourd’hui très actualisé : elcafelatino.org.

    Auriez-vous par hasard des associations en Amérique latine avec lesquelles vous collaborez ?

    Bien sûr, avec toutes ces personnalités qui étaient réunies, certaines avaient des associations, dont certaines qui n’existent plus. Aujourd’hui, je pense que l’entraide est essentielle et la coopération aussi pour qu’on puisse continuer d’exister, valoriser l’Amérique latine qui est notre but premier. Ce rôle avec les associations est très important aujourd’hui, notamment en France et pour pouvoir se répandre à l’international également.

    Allez-vous en Amérique latine avec El Café Latino pour faire des actions ?

    Cela nous est arrivé mais très peu de fois. Maintenant avec le site internet qu’on a, elcafelatino.org, on aimerait se faire connaître davantage en Amérique Latine puisque c’est un site bilingue français et espagnol. On a de plus en plus de lecteurs d’Amérique Latine, des États Unis aussi puisqu’il y a une communauté assez importante, puis en Espagne évidemment et dans tous les pays où l’on parle espagnol. On aimerait nous faire connaître dans tous ces pays-là. Il a plus de 25 pays en Amérique latine, plus de 600 millions d’habitants et cela peut être très important pour nous de répandre le français pour tous ceux qui apprennent le français en Amérique latine car c’est l’endroit où il y a le plus d’Alliances Françaises dans le monde. Cela peut aussi être un point d’apui pour développer davantage El Café Latino à travers le numérique pour le moment.

    Si on vous demande en quoi El Café Latino représente la culture latino-américaine, que diriez-vous ?

    « El Café » c’est d’abord pour le produit qui est cultivé dans beaucoup de pays d’Amérique Latine et « El Café » c’est aussi par rapport à un lieu d’échange et de débat comme ça se fait régulièrement en France. Donc on a eu cette idée là qu’on a associé à « Latino » pour regrouper tous les pays d’Amérique Latine dans un même support et moyen de communication. L’Amérique Latine est très vaste, très riche rien que par le langage. On a par exemple, plusieurs mots pour dire un seul mot dans un pays. Évidemment, il y a encore beaucoup de méconnaissances et de clichés c’est pour ça qu’on essaye de montrer que l’Amérique Latine a une histoire bien avant la colonisation. Il y a l’actualité culturelle, musicale, littéraire qu’on essaye de présenter à travers notre site et à travers le magazine.

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    Quelle expérience hispano-américaine vous a le plus marqué ?

    Évidemment il y en a eu beaucoup depuis ma naissance. Le souvenir le plus lointain que j’ai pu avoir c’était en Colombie quand j’ai commencé à lire et à découvrir certains auteurs, comme Gabriel García Márquez, alias Gabo, prix Nobel de littérature. J’ai beaucoup apprécié certains de ses ouvrages, il m’a donné le goût de la lecture et de continuer à découvrir mon propre pays ou d’autres pays même la France parce que Gabo a vécu à Paris donc il y avait certaines scènes qui se déroulaient à Paris. A travers un livre, je pouvais voyager facilement pendant cette lecture-là. Ensuite, l’Amérique Latine est une région très musicale, très festive, il y a eu toute une influence de la musique notamment la salsa quand j’étais plus jeune. J’adorais danser, écouter, chanter entre amis. Puis, il a eu mon père qui m’a influencé à travers toute l’histoire du magazine et tout ce que j’ai pu apprendre à travers ce magazine. Il m’a permis de m’informer sur d’autres pays que je ne connaissais pas et que je n’avais pas encore visités et de découvrir tout ça grâce à un article, un reportage ou encore une rencontre, qu’on organise avec des personnalités qui ont pu connaître, vivre dans ces pays-là. Avant la pandémie, on mettait en place des rencontres pour présenter notre nouveau magazine autour de la musique, d’une exposition et en même temps, on avait des échanges enrichissants avec des personnalités françaises ou latino-américaines qui nous permettaient d’en savoir plus, ce qui permettait de nous donner de nouvelles idées pour l’avenir. On espère que ça sera possible de nouveau avec la Semaine de l’Amérique Latine et des Caraïbes qui va se dérouler au mois de mai et de juin, pendant deux semaines et dans lesquelles on a toujours été partenaire du Ministère des Affaires Étrangères pour organiser un événement qui réunissait plusieurs pays, thématiques, collaborations, conférences, concerts. Si la situation nous le permet, nous serions ravis de participer à ce projet.

    Merci beaucoup d’avoir participé à notre projet.

    Merci Coralie, merci à vous.

    Propos recueillis par Coralie Deido Essoukan

    Propos recueillis par Coralie Deido Essoukan

    Etudiante à l'Université Clermont-Auvergne