Crédits : Thierry Singer

El Café Latino- Expliquez-nous votre trajectoire qui vous a amené de l’informatique vers une carrière artistique. Quel en a été le déclic initial ?

Elias Crespin– Le déclic initial, vient d’une expérience du cube vibratoire de Jésus Soto, expérience du libre en soi, que j’ai regardé et dont je me suis inspiré et par la suite imaginé comme une fonction mathématique. Et bien évidemment tout cela arrive à une conclusion avec ma préparation comme ingénieur, mais aussi par l’intéressement avec des échanges et de dialogues avec ces derniers dont les conversations tournaient autour des mathématiques sans le savoir. J’ai suivi une formation en astronomie et en mathématiques et j’ai réuni toutes ces matières ensemble.

ECL- De façon générale, quels sont vos maîtres et vos influences artistiques ?
EC– Ma grand-mère, Soto de façon référentielle, Jean Claude Christo (ar-chitecte) Christo et aussi une compagnie vénézuélienne de danseurs contemporains : Dansao. Je suis donc un chorégraphe de la géométrie qui suit cette inspiration des danseurs.

ECL- Pourquoi est-ce la cinétique qui semble primer dans vos œuvres ?
EC– Grâce aux matières que j’utilise, les tiges en métal, géométriques, des cercles et des triangles, organisés en série et en mouvement. Le mouvement est très lié à la cinétique. Et avec la grande influence des artistes de cinétiques présents dans les expositions.

ELIAS CRESPIN au Musée du Louvre éternellement

Crédits : Thierry Singer

ELIAS CRESPIN au Musée du Louvre éternellement

Crédits : Thierry Singer

ECL- Quelles sont les relations entre la création de vos œuvres et votre existence ? Quelle est la part de votre enfance dans vos œuvres ?

EC– À la base, je n’avais pas une idée bien spécifique du résultat que j’obtiendrais. Sauf que pour moi, l’ensemble me semblait si familier et que j’avais envie d’utiliser l’espace, création de l’œuvre et une architecture avec des zones mettant en valeur entre eux, tout cet ensemble, en m’inspirant des architectes comme Lascaux ou Persier.

ECL- Comment décririez-vous votre œuvre « L’onde du Midi » : sa genèse, la réflexion initiale, la réalisation. Avez-vous obtenu exactement le résultat que vous désiriez ?

EC– Je n’ai pas vraiment d’explications à donner, c’est quelque chose qui est dans votre for intérieur et que vous devez mettre à exécution et ob-tenir ainsi sa réalisation. Je cherche des mouvements, des danses tout cela sous une forme de clef qui ouvrira une fonction vers un thème bien défini. Tout cela relève d’une expérience particulière.

ELIAS CRESPIN au Musée du Louvre éternellement

Crédits : Thierry Singer

ECL- Pourquoi est-ce que le Louvre vous a choisi vous et votre œuvre pour la laisser de façon permanente ?

EC– Je suis très honoré et heureux qu’une œuvre contemporaine soit présentée dans un lieu qui réunit de si belles collections classiques. L’onde du Midi elle a déjà resplendi quand elle fut présentée lors d’une manifestation au Grand Palais. Après un accord avec les différents partenaires, ils décidèrent que cette œuvre aurait pu intégrer le musée du Louvre. Cela ne se fit pas tout de suite, mais je savais qu’il se passerait quelque chose à un moment précis, voire à un moment donné, mais quand ? Le résultat, c’est que les partenaires furent enthousiastes du résultat de cette œuvre et décidèrent qu’elle serait exposée de façon pérenne au musée du Louvre.

ECL- Comptez-vous aller plus loin dans la cinétique, concernant vos prochaines œuvres ?

EC– J’ai toujours imaginé mes œuvres, je ne me suis pas engagé, simplement, j’aimerais que mes œuvres soient installées dans différents musées. Quant aux idées, j’en ai d’autres, mais pour l’instant elles me paraissent encore floues et elles me dépassent.

ELIAS CRESPIN au Musée du Louvre éternellement

Crédits : Thierry Singer

ECL- Quelques mots pour les lecteurs d’El Café Latino

EC– J’invite les lecteurs à visiter le Musée du Louvre et cette œuvre qui est installée au sommet de l’escalier du Midi, à l’angle sud-est de la cour Carrée.
Prenez le temps de vous arrêter, de faire une vraie pause, de regarder les mouvements. J’espère que cela vous plaira.

Remerciement à Madame Benaiteau Marion, attachée de presse du Louvre pour sa participation.

Interview Thierry Singer

Interview Thierry Singer