Crédits : Thomas Serer – Unsplash

Le rugby a été importé récemment en Amérique latine.

Tout a commencé en Uruguay, le 10 octobre 1961, lors de la première rencontre du Championnat d’Amérique du Sud.

Par la suite, en 1982, la possibilité de la création d’une confédération de rugby était déjà étudiée lors d’une réunion des présidents des clubs sportifs à Montevideo en Uruguay. Cette réunion a accéléré la fondation de la Confédération Sud-Américaine de rugby en 1988, dont plusieurs pays comme l’Argentine, le Brésil, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay en font partie. C’est ainsi que le rugby a commencé à se développer sur le sous-continent.

Selon l’Institut pour les Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), le rugby a établi “un lien fort” entre les pays depuis la première Coupe du monde de 1987. Cette cohésion est également perceptible entre les pays d’Amérique du sud qui collaborent pour faire entendre leur voix auprès des institutions internationales organisatrices des tournois.

Le bon développement du rugby en Amérique du sud

Crédits : Quino Al

Avec le temps, le rugby s’est répandu dans la région. C’est ainsi que le souligne Stuart Lancaster, entraîneur de l’Angleterre, lorsqu’il affirme que « En Amérique latine, le rugby est une vraie culture, avec de l’ambition, du style, du talent, de la cruauté et de la joie à la fois ». La célèbre équipe argentine Jaguares, finaliste du Super Rugby (Championnat des équipes sud-américaines) est un bon exemple de l’intégration du rugby sud-américain dans le monde entier. Le rugby féminin permet lui aussi d’illustrer ce phénomène de diffusion de la culture du rugby dans la région. La World Rugby, institution qui gouverne les fédérations, soutient le rugby féminin et lui permet de toucher un public de plus en plus important.

De plus, il est vrai que le rugby est un facteur de cohésion et d’intégration sociale dans la région.

Augustin Pichot, un joueur argentin, a déclaré sur la BBC Deportes : “Le rugby est plus qu’un sport, c’est un mode de vie”. Les compétences développées grâce au sport, comme la solidarité, la persévérance et le travail en équipe, sont pertinentes pour le monde du travail comme l’affirme un spécialiste de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Les employeurs disent que les jeunes sportifs sont travailleurs, ponctuels, disciplinés et créatifs, stimulés par les résultats, et pleins d’enthousiasme.

Ainsi, attirer les jeunes dans le monde du rugby peut être un moyen efficace pour améliorer leur confiance en eux et leur faire acquérir de nouvelles compétences.

D’autre part, le rugby permet aussi le développement du secteur économique du sous-continent.

Lors de la Coupe du Monde 2007, des entreprises sont arrivées pour investir dans des sponsors et des chaînes de télévision, et négocier les droits de diffusion de l’équipe uruguayenne (Los Teros). Après avoir participé au championnat du monde de rugby en 2015 en Nouvelle-Zélande, son nombre de sponsors est passé de 5 à 9.

Cela représente une source de revenus importante. Une partie de ceux-ci sont réinvestis dans les politiques publiques et le développement du secteur social, tandis qu’une autre sert à améliorer les conditions d’entraînement des équipes par la création de nouvelles infrastructures. De plus, la croissance économique est en lien avec le secteur médiatique et le tournoi régional attire de plus en plus de spectateurs. Les millions d’euros issus des accords de radiodiffusion représentent plus de 80% des revenus générés par les fédérations.

Le bon développement du rugby en Amérique du sud

Crédits : Quino Al

L’essor actuel du rugby en Amérique du sud est de bonne augure pour l’avenir des pays, du point de vue autant économique que de cohésion régionale. De plus, les équipes s’améliorent, ce qui génère une hausse de l’intérêt de la population latino-américaine. Il est certain que si les pays sud-américains créent une coalition pour la Coupe du Monde 2027, davantage de bénéfices en terme de tourisme et d’emploi, et donc, de situation économique régionale pourront être observés

Jean-Baptiste SARRAZIN et Victor CONDE Sciences Po Grenoble

Jean-Baptiste SARRAZIN et Victor CONDE Sciences Po Grenoble