© Thiago Cardoso   –   Cinéma Théâtre São Luiz à Fortaleza, Brésil

Les débuts

En 1895, les frères lyonnais Louis et Auguste Lumière proposent les premières projections publiques et attirent l’attention de deux frères brésiliens, Pascoal et Alfonso Segreto. Cinéphiles et businessmen dans l’âme, ils organisent une projection à Rio de Janeiro et ouvrent le 31 juillet 1897, une salle de cinéma : « Salão de Novidades Paris » (Le Salon des nouveautés Paris). En 1898, Alfonso Segreto va en Europe pour acheter et rapporter le « cinématographe ». Sur le bateau de retour, il tourne « Vista da baia da Guanabara », premier film de téléréalité !

Un certain Francisco Serrador Carbonell, né à Valencia, Espagne, en 1872, parti d’un petit commerce de poissons, fait fortune dans le foncier, l’industrie du divertissement et du cinéma. Vers 1930, il possède plusieurs salles de cinéma appelées le « Circuito Serrador ». Après un séjour à New-York, il déménage à Rio et transforme la Praça Floriano en « Cinelândia », plusieurs salles où il présente de nombreux films muets américains et où il vend des… hot-dogs !

Petite histoire du cinéma brésilien

©  Le cinéma brésilien a une séance exclusive pour la série sur Juscelino Kubitschek

Le cinéma parlant

La comédie Acabaram-se otários (1929) de Luiz de Barros est le premier film parlant brésilien. Les productions Cinédia, de Adhemar Gonzaga et Brasil Vita Filmes, de Carmen Santos, se créent à Rio. En 1933, Humberto Mauro réalise, pour Cinédia, Ganga bruta , suivi de Favela dos meus amores en 1935, Brasil Vita Filmes, un succès public. Cinédia produit aussi des films musicaux : romantiques comme Alô, alô, Brasil en 1935 et Alô, alô, carnaval en 1936 dans lequel figure Carmen Miranda qui signe un contrat à Hollywood.

Le Cinema Novo

À Salvador de Bahia, un nouveau cycle régional se développe : Anselmo Duarte, O pagador de promessas, remporte la Palme d’Or à Cannes en 1962. Incarné par Glauber Rocha, « une caméra dans la main et une idée en tête », le Cinema Novo compte aussi Nelson Pereira dos Santos, Ruy Guerra et Carlos Diegues, Joaquim Pedro de Andrade, Walter Lima Junior, Ruy Guerra.

Un marché en dents de scie

En 1976, Dona Flor et ses deux maris (Dona Flor e seus dois maridos) de Bruno Barreto, atteint les 11 millions de spectateurs. 14 films produits par Trapalhões ainsi que A Dama do lotação (1978) de Neville de Almeida, Lúcio Flávio, o passageiro da agonia (1977) et Pixote, la loi du plus faible (Pixote – A lei do mais fraco, 1981), de Héctor Babenco, Eu te amo (1981), de Arnaldo Jabor et Xica da Silva (1976), de Carlos Diegues ont chacun dépassé les trois millions de billets vendus.

Petite histoire du cinéma brésilien

© Cinéma Théâtre au Brésil

Renaissance du cinéma brésilien

Petit à petit, après la crise économique de 1982, de nouvelles structures sont mises en place : le Secrétariat pour le Développement Audiovisuel (SDA). Une fiscalité plus favorable et la création en 1997 d’une société de production, Globo Filmes, vont participer à la renaissance cinématographique. En 2002, La Cité de Dieu (Cidade de Deus) réalisé par Fernando Meirelles, reçoit de nombreux prix internationaux et quatre nominations aux Oscars ; élu parmi les 100 meilleurs films de tous les temps par TIME magazine. La critique socio-politique est récurrente : Central do Brasil, de Walter Salles (1998). En janvier 2009, le succès massif : Se Eu Fosse Você 2, de Daniel Filho, dépasse un million de spectateurs en moins d’une semaine.

Claudia Oudet

Claudia Oudet