© Jorge Fernandez Salas

Corruption opportuniste

Selon Transparency International UK, elle implique un agent demandant et/ou acceptant des pots-de-vin ou d’autres types de gratifications en échange de l’annulation de contraventions, ou bien d’annulation de poursuites d’un crime ou d’un délit, ou encore l’omission de certaines fonctions de police.

C’est le type de corruption le plus courant et il est généralement pratiqué de manière opportuniste. Il s’agit, pour l’essentiel, d’arrangements spontanés et ponctuels entre des particuliers et des policiers.

Dans de nombreux cas, c’est l’agent qui commet un abus de pouvoir pour son propre bénéfice, usant alors de son pouvoir coercitif pour proposer ou contraindre le contrevenant à lui verser un pot-de-vin, mais parfois il arrive aussi que ce soit le contrevenant qui propose un pot-de-vin à l’officier de police (Transparency International UK). 

Corruption systémique

Selon l’organisation anti-corruption indépendante, elle implique tout type de groupe organisé dont les membres entretiennent des relations étroites avec les hautes autorités policières dans l’intention de collaborer. Leur but est de s’assurer que les forces de l’ordre n’interviennent pas dans leurs activités illégales afin qu’une entreprise, une politique, un parti politique, un trafic de stupéfiants, ou tout autre accord frauduleux soit maintenu et assuré.

Dans ce cas, les bénéfices qui reviennent à la police sont multiples ; Ils peuvent recevoir des biens, des services ou de l’argent, des récompenses internes, et même être assurés de la dissimulation d’abus policiers (LAPOP).

La corruption policière : un problème majeur pour les populations d'Amérique latine

© Marilia Castelli Sao Paulo

Quelles sont les causes de la corruption ?

Les spécialistes s’accordent à dire que dans les pays où les principes démocratiques et l’état de droit sont faibles, les pratiques de corruption telles que le racket, la corruption et la collusion entre la police et le crime organisé sont beaucoup plus prolifiques (William F. Hughes 2012).

Selon les chiffres du dernier rapport de Transparency International, qui établit un classement des pays selon l’indice de perception de la corruption, le Venezuela et le Nicaragua sont dans les 15 derniers alors que le Chili et l’Uruguay sont dans les 30 premiers avec un meilleur score que l’Espagne.

Comment le peuple essaie-t-il de résoudre le problème ?

Depuis que le problème est devenu systémique et fait partie des causes des taux élevés de violence, de criminalité et de décès en Amérique latine, les masses se sont petit à petit réapproprié la question de la corruption policière, pour dénoncer l’injustice et la criminalité du pouvoir en place. On pense par exemple à la “marche pour la paix avec justice et dignité” au Mexique le 5 mai 2011.

En plus de cela, les citoyens s’impliquent dans des programmes de sensibilisation, comme les “Semaines de la Police” d’ALTUS, un regroupement mondial d’organisations civiles. 

Chaque année, cette alliance organise dans plusieurs pays comme le Chili une semaine au cours de laquelle les citoyens peuvent visiter leurs commissariats locaux pour les découvrir et les évaluer, afin de responsabiliser les forces de police devant leur communauté et d’impliquer le peuple dans le débat sur l’amélioration du traitement policier. ALTUS collecte les données après les visites pour établir une comparaison entre les attentes des communautés locales et la manière dont ces demandes sont satisfaites.

Bibliographie :

https://revista.dialogopolitico.org/seguridad-08-policia-en-america-latina/ https://www.vanderbilt.edu/lapop/spotlights/Spotlight-Evans-EXC2-spa_final.pdf http://ti-defence.org/wp-content/uploads/2016/03/2013-03_ArrestingCorruptionInPolice_Spa nish.pdf

Athenaïs Bonnefond et Gaspard Buraud

Athenaïs Bonnefond et Gaspard Buraud

Étudiants de troisième année à Sciences Po Grenoble

Sous la direction de Sonia BERRAKAMA, PRAG en espagnol à Sciences Po Grenoble