“Quand vous allez dans la jungle amazonienne, celle-ci vous met à nu. Peu importent les préparatifs que vous avez faits, rien n’est comme vous pensez. Tout devient ce qu’il est “.
Anouk Garcia, photojournaliste, est née en Côte-d’Ivoire d’un père espagnol qui travaille dans une entreprise de construction française et d’ une mère Ivoirienne d’origine française. Elle est la mère d’un enfant né au brésil. Elle a vécu pendant plusieurs années en Amazonie péruvienne et brésilienne.
La photographie a été son prétexte pour voyager. Sa mère, elle aussi photographe, lui offre pour ses 16 ans son premier appareil photo. «La photographie est plutôt un moyen que j’utilise pour être au plus près des gens.”
Le Cœur de Forêt et Akiri de Anouk Garcia, ont fait venir en Europe trois représentants autochtones des communautés de l’Amazonie, le Yawanawa du Brésil et Shipibo du Pérou « Les indigènes de l’Amazonie viennent en Europe pour apporter leurs aides”.
Anouk est actuellement présidente de l’association Akiri, elle nous racontera elle-même son parcours de vie.
A chaque départ c’est comme si je tombais amoureuse, avec la sensation d’un bal de papillons dans le ventre. Les sens s’émoustillent, l’esprit se lie avec le présent, s’éveille, l’espace s’ouvre aux possibles… Les mots et les images à fleur de peau deviennent une nécessité pour célébrer cette rencontre avec l’instant. Une sensation qui m’habite depuis l’enfance à une époque où les effluves de la fabrique de cacao d’Abidjan m’inondaient les narines, et ou plusieurs dizaines d’années après je retourne toujours en rêve au Gabon survoler les chutes d’eau de l’Ivindo.
Le berceau de l’enfance, où les frontières des mondes n’existaient pas, où le bruit de la brousse, le bal des gorilles et les barrissements des éléphants m’étaient aussi familiers que peut être le jardin de la place des Vosges pour mon fils aujourd’hui.


Mon cœur bat fort dans le désert, comme dans les denses forêts humides… La brillance des feuillages après une pluie dans la forêt primaire, l’odeur rouge de la latérite, la cacophonie des nuits dans la jungle, cette incroyable sensation de liberté en traversant les plaines mongoles, ou encore cette lumière chaude et puissante du sud marocain qui se retrouve sur les boules de granit de la première cataracte du Nil à Assouan…sont pour moi les plus grands trésors du monde dans lesquels j’aimerais vivre dans une maison sans porte ni mur…
Depuis cette enfance africaine et des vies dans plusieurs pays, j’ai développé un fort sentiment de liberté qui s’épanouit à côté de ces peuples qui nous rappellent la puissance de la simplicité et nous ramènent à l’essentiel.
De façon académique, je me suis d’abord formée comme architecte paysagiste DPLG (diplômé par le gouvernement) en 2001 à l’Ecole supérieure du Paysage de Versailles. J’ai ensuite développé une réflexion et un film autour de l’espace carcéral et des niveaux de perceptions. Après avoir été sélectionnée en 2002 au festival du film court de Clermont Ferrand, “l’Antre de” fait le tour du monde. Plus tard, je suis partie travailler dans des agences d’architectes au Maroc et en Chine. Prise de vertige du haut des 32 étages de ma tour embrumée de Schenzhen, après un séjour en Australie, je rentre en France en 2006.

Besoin de retrouver un lien entre les hommes et les paysages, j’opte alors pour un mi-temps entre l’agence d’architecte et les bancs de l’EPHE (École pratique des hautes études) pour préparer un master en anthropologie. L’objectif : étudier les relations de l’homme à la nature dans son rapport à l’espace et aux religions… C’est ce qui m’a conduit au fin fond de l’Amazonie, après une formation de JRI (Journaliste Reporter d’Image) à l’école des Gobelins et six mois de voyage initiatique dans un Brésil méconnu. De retour en France avec une expo photos, un carnet de voyage et un premier film sur les Yawanawas, je repars direction Pékin pour un reportage photographique et vidéo sur un marathonien français qui décide de se rendre aux Jeux Olympiques de 2008… en courant (coproduit par Gédéon Programmes et Dassault Système). Première parution dans la presse mongole en 2008, puis première pige en France avec le magazine Ulysse.

S’enchaîne alors un nouveau temps dans le photojournalisme, dont plusieurs voyages en Croatie, Espagne, Brésil, Maroc, Mozambique, îles Maurice, Egypte et des sujets vendus dans la presse magazine française et étrangère (Figaro Magazine, VSD, Géo, Gala, Grazia, A/R Magazine, Animan, Freizeit, Hoerzu, L’Evenement…). Parallèlement, je poursuis mes périples dans l’Acre et réalise une série de films (Yemaya Production) et des travaux photographiques dont les derniers, “rêve de chamanes“, étaient présentés en tête d’affiche au festival 2012 « peuple et nature de la Gacilly”.
Entre 2011 et 2014, je réalise à nouveau 4 voyages dans l’Acre. Les deux derniers ont un objectif particulier. Amener des leaders Shipibos du Pérou par les routes anciennes des indiens, jusqu’à la grande fête Yawanawas dans l’Acre Brésilien et enfin celui d’orchestrer une rencontre entre les moines des forêts de Chine, d’Inde et du Laos chez les indiens d’Amazonie.
Photojournaliste
anoukgarcia@gmail.com


