© Loc Boyle

Rédigé par El Café Latino

Cette histoire commence à Paris, en plein été caniculaire. Je voyageais (moi, Octavio Castillo) avec ma contrebasse et un camarade à la guitare avec lequel j’étais censé découvrir l’Europe en faisant de la musique sur notre chemin. Rien ne s’est passé comme nous l’avions prévu, la contrebasse était cassée et nous, les musiciens, nous avons fini par nous séparer. En revanche, cette situation m’a amené à apprendre la jarana (instrument à cordes de la côte Atlantique du Mexique) avec lequel je plongerais dans la musique mexicaine à des milliers de kilomètres de mes racines au Mexique et à rencontrer ma compagne française avec laquelle je suis resté de ce côté de l’océan.

Los apapachos

Plusieurs étés sont passés jusqu’à la rencontre de David Zuluaga dans une jam dans un bar du 11eme. Ça faisait un an qu’il habitait à Paris après un long voyage en Amérique Latine où il a appris les différentes recettes musicales en passant pour l’Argentine, le Brésil, le Cuba et le Mexique où il a rencontré sa femme pour finalement rentrer avec elle chez elle, et ne plus retourner vers son aimé Medellin, en Colombie, d’où il est parti avec son violon. 

Los Apapachos

De cette rencontre surgit la naissance du groupe Los Apapachos (qui veut dire “câlin avec l’âme” dans une langue parlée par les Aztèques). On a enregistré notre premier EP Aguadebida, dans le studio du Pájaro Canzani à Paris. Ça fait quelques années que je fais des chansons et dès que je suis venu habiter à Paris, la connexion avec mes racines a été très forte. Dans une sorte de paysage lyrique comme j’aime bien l’appeler, c’est inévitable de trouver des influences de la littérature latino-américaine qui vont dès Neruda et sa prose épique et paysagiste jusqu’à l’univers alchimiste de Borges et quelques poètes maudits aussi. Notre premier EP est beaucoup plus tranquille de ce qu’on dégage en live. On a décidé d’inclure quelques thèmes en français parce j’aime l’idée d’expérimenter et de tropicaliser la musique pour le public francophone qui pourrait s’intéresser au swing latino.

Los apapachos

Le duo allait devenir un trio avec Nestor Sanz, percussionniste de la Venezuela qu’on a rencontré dans un concert à la Bellevilloise. Avec une grande trajectoire comme musicien du monde latino, cet homme est arrivé en France pour faire vibrer les oreilles en accompagnant Les Gypsy Kings et Dany Brillant parmi beaucoup d’autres grands de la scène française.

On a rencontré le bassiste français Raphaël Olive, pendant un concert à la Vache Bleue. Cette rencontre a été très importante parce qu’il n’ajoute pas seulement la magie funky jazzy au groupe, mais aussi le côté français qui en tant que citoyens de ce pays est super important pour nous sentir presque comme chez nous. Raphaël est un pilier des harmonies et des arrangements qui, avec la vielle voix de la jarana, la millénaire sagesse de la percussion, la certitude des mélodies d’un virtuose violon et la voix éraillée d’un gipsy latino, se mélangent pour rafraîchir la buée de nos ancêtres.

Propos recueillis par El Café Latino

Propos recueillis par El Café Latino