Le festival Le documentaire engagé dans les Amériques est le fruit d’une collaboration entre l’Institut des Amériques (IdA), Sorbonne Université et le cinéma L’Écran de Saint-Denis. Il célèbre sa troisième édition du jeudi 7 au dimanche 10 novembre 2024.

Le festival Le documentaire engagé dans les Amériques fête sa troisième édition

Affiche de la 3ème édition du festival de cinéma « Le documentaire engagé dans les Amériques »

Le festival Le documentaire engagé dans les Amériques est né en 2019 lorsque l’IdA s’est installé dans ses nouveaux locaux du Campus Condorcet à Aubervilliers. Il marque une volonté de s’ouvrir au territoire où il est implanté et d’établir des relations fructueuses avec ses acteurs culturels. Pourquoi le choix du documentaire ? Parce que le documentaire, un genre cinématographique à part entière qui interroge le réel, est un terrain fertile de création. Les documentaires sont engagés parce que le continent américain depuis la Terre de feu jusqu’à l’Alaska en passant par la Caraïbe est secoué par toutes sortes de mouvements, ruptures, violences, combats, faits de société, aspirations que les caméras captent et relaient grâce à un long travail d’approche et de recherche. Ces documentaires engagés témoignent d’une histoire souvent tue et invisibilisée.

L’édition 2024 du 7 au 10 novembre :

Le comité d’organisation pour cette édition est composé d’enseignant·e·s chercheur·e·s du CRIMIC de la faculté des Lettres de Sorbonne Université, du laboratoire Search de l’Université de Strasbourg et de l‘Université Georgetown ainsi que de professionnel·le·s du cinéma. Comme pour les éditions précédentes, un groupe de doctorant·e·s appartenant aux universités affiliées à l’IdA, a contribué à la sélection des films ainsi qu’à l’organisation du festival et compose, avec des enseignant·e·s chercheur·e·s et des professionnel·le·s, un jury qui remettra un prix au meilleur documentaire.

La programmation du festival, fidèle à son ADN, couvre les différentes aires géographiques des Amériques, et porte cette année sur le thème de la musique au travers de films documentaires de création de longs-métrages et de courts-métrages. Le festival a pour vocation de proposer au grand public une réflexion commune sur les enjeux de notre temps au cinéma L’Écran, grâce à des projections sur grand écran de films peu connus en France.

Pendant la semaine du festival, les séances seront animées par des spécialistes de cinéma et des aires concernées. Ils et elles seront chargé·e·s de présenter les films et d’ouvrir le débat à la suite des projections. Certaines séances donneront également lieu à des entretiens avec les réalisateurs et réalisatrices. Une journée d’étude « Musique et documentaire engagé dans les Amériques », s’intéressera aux multiples relations entre musique, engagement et documentaire dans les Amériques. Elle se tiendra le vendredi 8 novembre de 09h à 17h à Sorbonne Université.

La programmation 2024 :

La sélection est extrêmement variée en genres musicaux, thématiques, et aires géographiques. Nous vous convions à ce voyage haut en vibrations musicales et émotions cinématographiques. Vous aimez le cinéma ? Vous aimez la musique ? Alors ce festival est pour vous.

Les longs-métrages :

Jeudi 7 novembre, 18h

Rumble: The Indians Who Rocked the World, Catherine Bainbridge (2017), Canada, 102 min. Ce documentaire explore un chapitre profond, essentiel et jusqu’à présent méconnu de l’histoire du rock and roll: son influence autochtone. À travers le portrait d’icônes de la musique telles que Charley Patton, Mildred Bailey, Link Wray, Buffy Sainte-Marie, Jimi Hendrix, Jesse Ed Davis, Robbie Robertson, Redbone, Randy Castillo ou encore Taboo, RUMBLE montre à quel point ces talentueux musiciens autochtones ont contribué à façonner les bandes-originales de nos vies. Échange avec la réalisatrice Catherine Bainbridge, Miléna Santoro et Robynn Stilwell.

Jeudi 7 novembre, 20h30

En la caliente, Fabien Pisani (2024), Cuba, États-Unis, 85 min. Au milieu des années 1990, Cuba semblait figée dans le temps, mais en réalité, l’île connaissait de profonds changements. Les jeunes, en quête de nouveaux horizons, adoptent un genre musical nouveau qui se répand sur l’île comme une traînée de poudre. Son leader s’appelait KandyMan Real et la musique, le reggaeton. Échange avec le réalisateur Fabien Pisani et Véronique Pugibet.

Vendredi 8 novembre, 20h30

Ya no basta con marchar, Hernán Saavedra (2016), Chili, 71 min. Au Chili en 2011, la mobilisation des étudiants pour obtenir des réformes du système éducatif les conduit à de nouvelles pratiques lors de leurs manifestations dans les rues. Apparaissent ainsi toutes sortes d’interventions artistiques, de performances, de danses variées et de courses à pied étonnantes autour de lieux symboliques. Ce soulèvement a donné un sens nouveau à la contestation et aux mouvements sociaux en faisant descendre l’art et la culture dans les rues. Échange avec Marianne Bloch-Robin et Ignacio Becerra.

Samedi 9 novembre, 18h

They shot the piano player, Fernando Trueba et Javier Mariscal (2022), Espagne et France, 103 min. Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, en 1976, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la bossa-nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne sombre dans des régimes totalitaires. Échange avec Marianne Bloch-Robin, Antoine Simms, David Lipson.

Samedi 9 novembre 20h45

Miúcha, Daniel Zarvos et Liliane Reis (2020), Brésil et France, 138 min. Heloísa Maria Buarque de Hollanda, connue sous le nom de Miúcha, chanteuse de Bossa Nova, traverse les années 60 et 70 en affrontant les douleurs et les péripéties de sa vocation musicale. Au cours de son périple, elle côtoie des «musiciens célèbres» : elle est la femme de João Gilberto, l’élève de Vinícius de Moraes, la sœur de Chico Buarque, la compagne de Tom Jobim, la voix qui accompagne le saxo de Stan Getz et l’interprète de Pablo Milanés. Au rythme d’un road movie, entre New York, Paris, Mexico et Rio de Janeiro, le film révèle l’histoire de cette femme qui tente d’imposer sa voix dans un monde musical masculin. Échange avec la réalisatrice Liliane Mutti et Alberto Da Silva.

Dimanche 10 novembre, 15h

Catapum, Palu Abadía (2023), Colombie, 72 min. Le film aborde l’histoire de trois femmes, à travers trois générations entre la Colombie et New York. Grâce au Bullerengue, un genre musical ancestral, elles ont trouvé, à travers le chant et la danse, comment dépasser les difficultés de leurs vies et guérir à travers les générations. Le film évoque ainsi la culture afro-caribéenne qui a résisté en dépit de la violence et des conflits qui ont traversé leur pays. Échange avec des doctorant.e.s du Comité d’Organisation.

Dimanche 10 novembre, 17h15

Niños de Las Brisas, Marianela Maldonado (2022), Venezuela, 83 min. Pendant une décennie, de 2010 à 2020, Marianela Maldonado a filmé trois jeunes enfants du quartier de Las Brisas, parmi les plus pauvres de la ville de Valencia, au Venezuela. Ils ont bénéficié d’un programme d’éducation musicale fondé par le chef d’orchestre José María Abreu dans les années 1970, « El Sistema ». Au cours de ces dix années, le documentaire suit le parcours de ces jeunes musiciens et leur combat pour une vie meilleure grâce à la musique classique. Débat en présence de Diego Ayala Raffali, musicien vénézuélien, Daniel Simón Suárez Garcés musicien vénézuélien issu du « Sistema » et Glass Marciano, cheffe d’orquestre vénézuelienne.

Autre trésor cinématographique à découvrir, les Wapikoni qui seront diffusés juste avant chaque long-métrage. Ces très brefs courts-métrages proviennent des communautés autochtones du Canada. En effet, le Wapikoni mobile est un studio ambulant de formation et de création audiovisuelle et musicale consacré aux jeunes Autochtones dans leur communauté.

Le festival Le documentaire engagé dans les Amériques fête sa troisième édition

« Ya no basta con marchar » du réalisateur chilien Hernán Saavedra (2016) 

Les courts-métrages, samedi 9 novembre, 14h30 – 17h :

VII Domitilas, Diego Ruiz, Mexique, (2019), 21 min. C’est le chant qui a sauvé Domitila d’une fièvre mortelle. A partir de ce moment-là, elle utilisera sa voix comme une sorte de pont spirituel et décidera aussi de veiller les morts de son village, San Miguel Pocitos dans l’État de Puebla, Mexique.

Breaking the circle, Tobias Nathan, Brésil, (2019), 15 min. Ce court propose un portrait de femmes brésiliennes qui ont trouvé leur place dans le monde masculin de la samba, y découvrant à la fois une échappatoire et un sentiment de communauté leur permettant de faire face à la violence de leur quotidien.

Zhamayana, Bunkuaneyuman Comunicaciones, Colombie, (2013), 16 min. Dans la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie, vivent les Wiwa. Pour cette communauté, maintenir l’équilibre de la Terre et du cosmos repose sur l’union harmonieuse du Mamo et de la Saga, tout comme celle du Soleil et de la Lune. Cette union préserve la communication avec les pères et mères spirituel·le·s, gardien.ne.s du monde vivant. Chant et danse sont les langages sacrés à travers lesquels le mouvement de la vie, tant sur Terre que dans l’univers, est perpétué. Les chants, hérités des Saga, sont transmis aux générations futures, car de cette mémoire dépend l’équilibre du monde.

De la Costa para el mundo entero, Emilia López Guzmán et José Arteaga, Mexique, (2015), 30min. Le film est un voyage cinématographique vibrant qui immerge le spectateur dans la richesse musicale de la région Costa-Montaña du Oaxaca et de Guerrero, au Mexique. Ce court-métrage capte l’essence des rythmes locaux, en tissant un dialogue entre les voix de musiciens vétérans qui évoquent leurs années de gloire et les nouvelles tendances émergentes des DJ locaux.

These C*cksucking Tears, Dan Taberski, Etats-Unis, (2016), 15 min. Ce court-métrage part à la rencontre de Patrick Haggerty, musicien et compositeur américain de musique country, dont l’album « Lavender Country, » sorti en 1973, est considéré comme le premier album de country gay. Il revient sur son enfance et les conséquences de cet album sur sa carrière, qui est passée de l’obscurité à une modeste renaissance lorsque dans les années 2010 des jeunes générations ont redécouvert son album précurseur.

Aquí viví, Luna Marán, Mexique, (2019), 9 min. Ce film poétique de la réalisatrice zapotèque Luna Marán soulève implicitement des questions à propos de la façon dont la perception occidentale perçoit la richesse et la pauvreté ainsi que l’influence des voix externes sur l’identité culturelle. Sommes-nous ce que les autres disent de nous ?

Ces séances de courts-métrages seront suivies par un échange avec le jury des doctorant·e·s.

Nous vous attendons nombreux du 7 au 10 novembre pour découvrir ces pépites cinématographiques et vivre ensemble des rencontres inoubliables !

Le festival Le documentaire engagé dans les Amériques fête sa troisième édition

« En la caliente » du réalisateur cubain Fabien Pisani (2024)

Informations pratiques :

Tous les films en v.o. sous-titrés en français, seront diffusés au cinéma l’Écran de Saint Denis, 14 Passage de l’Aqueduc, 93200 Saint-Denis. Chaque projection sera suivie d’un échange avec le public.

Prix de la place par séance : 5€ | Tarif réduit : 4€ (-26 ans et étudiant·e·s)

La séance de courts-métrages du vendredi 9 novembre est gratuite.

Pour suivre l’actualité du festival, rendez-vous sur Instagram : @institut.des.ameriques

Véronique Pugibet

Véronique Pugibet