© festivalcinemaperuvienparis   –   15e édition du Festival de Cinéma Péruvien de Paris   

Les premières projections publiques ont lieu début 1897 au Jardín Estrasburgo (aujourd’hui « Club de la Unión ») sur la Place d’Armes de Lima, en vitascope puis cinématographe. Deux ans plus tard, les premières vues tournées sur place montrent la Cathédrale Saint-Jean de Lima, la route vers La Oroya et Chanchamayo. La première salle de cinéma est inaugurée en 1909, toujours à Lima.

Le premier long-métrage péruvien s’intitule « Luis Pardo » réalisé par Enrique Cornejo Villanueva en 1927. Le cinéma national avance lentement mais sûrement et connait un véritable essor entre 1937 et 1940, influencé par le Mexique et l’Argentine, principalement grâce à la société de production Amauta Films. La 2e guerre mondiale gèle tout et se prolonge au-delà, aucun long-métrage péruvien n’est réalisé entre 1943 et 1955.

Petite histoire du cinéma péruvien dans le cadre du 15e Festival de Cinéma Péruvien de Paris

© festivalcinemaperuvienparis   –   Inauguration du 10e Festival de Cinéma Péruvien

En dehors des salles professionnelles, l’attrait pour le cinéma reprend des forces notamment à travers le « Ciné-Club Cuzco » en 1955 et la revue Hablemos de Cine (1962-1986). En 1964, Armando Robles Godoy réalise Ganarás el pan. Deux ans plus tard, il fonde la première Ecole de cinéma du pays. Ses trois longs-métrages suivants sont les premiers films péruviens récompensés dans des festivals internationaux et font de lui le premier auteur de cinéma national : En la selva no hay estrellas (1967, prix d’or à Moscou) et La Muralla verde (1969, a reçu le Gold Hugo à Chicago). En 1972, le gouvernement réformiste militaire du général Juan Velasco Alvarado promulgue la Loi 19327 qui encourage le développement du cinéma national. Cela donne l’occasion aux réalisateurs Luis Figueroa (Los perros hambrientos, 1976) et Federico García Hurtado (Tupac Amaru, 1984) de filmer les communautés indigènes andines.

Petite histoire du cinéma péruvien dans le cadre du 15e Festival de Cinéma Péruvien de Paris

© festivalcinemaperuvienparis   –   13e édition du Festival de Cinéma Péruvien de Paris

Dans les années 80, le groupe Chaski (Alejandro Legaspi, Fernando Espinoza, Stefan Kaspar) propose deux intéressants portraits d’« Enfants des rues de Lima » : Gregorio (1982) et Juliana (prix Unicef à la Berlinale de 1989), ressorti en France en version restaurée en 2021). Un deuxième réalisateur, Francisco J. Lombardi s’affirme quant à lui comme le second grand réalisateur péruvien :  La ciudad y los perros (1985), adaptation du roman éponyme de Mario Vargas LLosa , et La boca del lobo (1988), sur les horreurs de la guérilla opposant l’armée péruvienne au Sentier Lumineux. Les deux films ont été primés à La Havane et à Saint Sébastien.

Dans les années 90, le gouvernement d’Alberto Fujimori ne se montre pas favorable au cinéma au point d’abroger la Loi 19327, ce qui aura pour conséquence de faciliter les navets des Etats Unis.

En revanche, les années 2000 font apparaître des cinéastes et des promoteurs du cinéma péruvien dans les festivals internationaux de manière systématique, avec notamment, en 2004, la création du Festival de Cinéma Péruvien de Paris, qui aura lieu du 23 au 30 avril 2024.

Claudia Oudet

Claudia Oudet